Hayao Kawaï

hayao-kawaiAuteur du Bouddhisme et l’art de la psychothérapie

« Bouddhiste sans le savoir », comme il le dit, Hayao Kawaï a toutefois rejeté le bouddhisme dès l’enfance. Il a dix-sept ans quand la fin de la Seconde Guerre mondiale se termine sur la défaite du Japon. Il se sent alors très attiré par le rationalisme occidental, ce qui l’incite à faire des études de mathématiques à l’université de Kyoto, puis à enseigner cette branche. Il se découvre alors un très grand intérêt pour la pédagogie et pour ses élèves, si bien qu’il se lance dans des études de psychologie.

Ayant obtenu une bourse, il se rend ensuite aux Etats-Unis, à l’université de Californie de Los Angeles (UCLA), pour poursuivre ses études de psychologie. C’est là qu’il rencontre la psychologie de C.G. Jung et qu’il entreprend une analyse junguienne avec J. Marvin Spiegelman. Et c’est à ce moment-là qu’il renoue avec le bouddhisme, avec le zen, sans pour autant jamais appartenir à une école ou à un temple.

Il rentre au Japon pour repartir ensuite en Europe, à Zurich, où il étudie à l’Institut C.G. Jung et poursuit son travail sur lui, une analyse basée sur les rêves. En 1965, il termine ses études en rédigeant son mémoire sur les mythes japonais et, plus particulièrement, sur la Déesse Soleil Amaterasu.

Ses séjours en Occident, son intimité avec la psychologie junguienne confèrent à Hayao Kawaï un regard nouveau sur l’Orient, sur le Japon, sur lui-même. Comme un de ses premiers rêves aux Etats-Unis le lui montrait, il devient un pont entre l’Orient et l’Occident.

De retour au Japon, il y introduit la psychologie junguienne, la thérapie par le jeu de sable, tout en approfondissant la culture japonaise, ses mythes, le bouddhisme. La psychologie junguienne des profondeurs alliée à sa grande connaissance des mythes et des religions lui permettent de comprendre, soigner, guérir ses patients et, au-delà de leur personne, de les brancher sur l’inconscient collectif qui les habite. Il continuera à exercer jusqu’à la fin de sa vie et dira que « recevoir des patients lui permet de rester humble, cela lui rappelle à quel point il n’a pas de pouvoir ».

Professeur honoraire à l’université de Kyoto, sa renommée devient internationale à partir de 2002, lorsqu’il est nommé par le gouvernement japonais « directeur de l’Agence pour les affaires culturelles ». Il est réélu deux fois à ce poste, qu’il occupe jusqu’en 2007.

Ses responsabilités ne l’empêchent pas de jouer de la flûte traversière, ni de garder un fort sens de l’humour. Il conseille à ses patients très sérieux d’ouvrir leur point de vue en privilégiant l’école buissonnière, la détente et le jeu.

Il décède d’un accident vasculaire à l’âge de soixante-dix-neuf ans.