Auteur de La lumière sort des ténèbres
Né à Bâle en 1911, Peter Birkhäuser grandit également dans cette ville. De 1928 à 1934, il se forma à la Kunstgewerbeschule de Bâle et compléta ensuite son apprentissage auprès du peintre bâlois Niklaus Stoeklin. Dès l’âge de 22 ans, il s’établit dans son propre atelier comme peintre et graphiste indépendant. Il admirait à cette époque les maîtres anciens et peignait des sujets traditionnels en s’inspirant de leur technique. Il se fit connaître comme portraitiste, créateur d’affiches publicitaires et surtout comme graphiste.
En 1939, il épousa Sybille Oeri, avec qui il eut deux enfants. Elle eut une influence décisive sur son développement artistique. Quand Birkhäuser, alors âgé d’une quarantaine d’années, connut une crise de créativité et se sentit poussé par l’intérieur à abandonner sa manière traditionnelle de peindre, elle le fit entrer dans l’univers de C.G. Jung. Birkhäuser commença alors une analyse, se laissa entraîner dans cette aventure, guider par ses rêves. Dans une interview donnée en 1970, il dit, regardant son passé : « Quelque chose se mit au travers de mon chemin et détruisit les idéaux que je connaissais, auxquels j’étais attaché depuis des années, jusqu’à ce que je me fasse tellement petit que je finisse par céder. Et j’ai obéi, avant même de comprendre. De guère lasse, j’ai cédé. Ce n’est que plus tard, avec les années, que j’ai enfin put saisir le sens. Mais cet Inconnu en moi a toujours connu le sens… Je vivais avec une force en moi, qui n’était pas moi-même. C’est une expérience religieuse. Elle m’obligea à prendre un chemin que je ne voulais pas prendre, qui ne correspondait pas alors à mes goûts… Ce chemin fut long. Mais aujourd’hui, quand je me retourne sur les milliers de rêves, sur ce long développement, sur les sacrifices, je me rends compte que ce fut une expérience très précieuse. »
Tout en commençant, à cette époque, à rechercher des formes et des contenus nouveaux pour sa peinture, Birkhäuser continua à rencontrer un grand succès en tant que portraitiste et graphiste. Certaines affiches qu’il créa sont encore connues de nos jours et son travail fut régulièrement récompensé. Par la suite, il centra surtout son activité sur la calligraphie.
L’évolution que connut sa peinture fut le résultat d’une quête très douloureuse. Les critiques d’art collaient aux tableaux qu’il créait l’étiquette de « réalisme magique ». En 1953, il réussit une première percée dans la peinture d’images intérieures avec « le Dissocié ». À partir de cette date, guidé par ses rêves, Birkhäuser développa un style tout à fait personnel pour peindre la réalité psychique. Il créa une œuvre importante fondée sur des images oniriques, qu’il présenta lors de nombreuses expositions.
Peter Birkhäuser mourut en 1976 à l’âge de 65 ans.