Alchimie

von-franz-alchimieAlchimie, une introduction au symbolisme et à la psychologie

Traduction française de Monique Bacchetta

Editions La Fontaine de Pierre, 2000

ISBN : 9782902707454
464 pages
23 €

 

L’alchimie est à notre époque indissociablement liée aux travaux et aux recherches de C.G. Jung dans ce domaine et dans celui de la psychologie des profondeurs. Jung fut aidé dans cette tâche par son élève et continuatrice, Marie-Louise von Franz, qui, dès l’âge de dix-huit ans, s’est penchée sur les grimoires des anciens alchimistes, essayant de percer le sens sous-jacent des images et des symboles qui foisonnent dans de tels écrits.
En portant à notre connaissance certains textes de l’alchimie grecque, arabe et latine, Marie-Louise von Franz ne cherche pas, dans cet ouvrage, à communiquer un savoir qui resterait théorique. Elle nous invite bien plutôt à participer au travail des alchimistes, à leurs patientes observations de la nature et de ses phénomènes, à leur quête qui se révèle être un approfondissement et un élargissement de la totalité de leur être. Explicitées par l’auteur, les images alchimiques, si proches de nos images oniriques, deviennent opérantes et nous placent dans le dynamisme de notre propre transformation.
Ce livre a été composé à partir d’une série de cours donnés en anglais par Marie-Louise von Franz à l’Institut C.G. Jung de Zurich. Il en garde le caractère oral et spontané.

 

Dédicace de la traductrice

Le mot «alchimie» évoque instantanément la mystérieuse transformation qui s’opère dans la nature, dans le secret d’un laboratoire ou dans l’intimité de l’âme de celui ou de celle qui s’y adonne. Mais en quoi cette science ancienne peut-elle nous intéresser aujourd’hui ?
L’alchimie telle que l’a redécouverte C.G. Jung et que la présente Marie-Louise von Franz me touche par son caractère extraordinairement vivant et vital. En entrant dans les textes alchimiques et les commentaires donnés dans cet ouvrage, je pénètre par voie de ricochet dans ma propre profondeur. Saisie par une image alchimique comme l’ouroboros, par exemple, (le serpent ou le dragon qui, enroulé sur lui-même, mord sa propre queue) ou le soleil noir (lourd de la noirceur de la dépression) ou le mariage du roi et de la reine, je la laisse vibrer en moi. Comme le galet jeté dans l’eau, l’image se développe alors en ronds concentriques et s’amplifie d’évocations personnelles qui, en parvenant à la conscience, m’aident à mieux comprendre et vivre les processus intérieurs ou psychiques qu’elle révèle.
Si les images alchimiques ont un tel pouvoir d’évocation, c’est qu’elles appartiennent à l’inconscient collectif. Pour peu que nous nous penchions sur elles, nous sentons que nous leur répondons en écho et que les symboles enfouis en nous, dans notre inconscient, s’éveillent. Un processus se met alors en route, dévoilé par les rêves, conduisant l’être tout entier à un élargissement, à un accomplissement et à une adhésion de plus en plus grande à la vie, ce que C.G. Jung décrit en ces termes : «Un oui inconditionnel à tout ce qui est».